Comité International — Catalogue des enveloppes de guerre. Curiosités philatéliques, timbres, cachets de censure, etc., reçus par l'Agence internationale des Prisonniers de guerre. — Genève, 1er édition, janvier 1918, in-12, 20 p.

Das Rote Kreuz. Offizielle Zeitschrift der deutschen Vereine vom Rothen Kreuz (bi-mensuel). — Berlin, in-4.

Le Comité International de la Croix-Rouge a adressé aux belligérants l'appel suivant:

Le Comité International de la Croix-Rouge qui, par le fait de son caractère international, reçoit des renseignements sur la manière dont sont traités les prisonniers dans les diverses armées en guerre, croit devoir attirer l'attention des belligérants sur une pratique qui n'a pris déjà que trop d'extension, et qui lui paraît tout à fait condamnable.

Le Comité International de la Croix-Rouge a encore adressé aux belligérants l'appel suivant:

L'un des caractères les plus douloureux de la guerre qui désole actuellement l'humanité, c'est la violation journalière des conventions les plus solennelles, de ce qu'on a appelé les lois de la guerre, de ces accords par lesquels on espérait en diminuer la cruauté. Bien loin d'atténuer les maux qu'entraîne la guerre, on peut dire que les progrès de la science dans l'aéronautique, la balistique ou la chimie, n'ont fait qu'en aggraver les souffrances et surtout les étendre à toute la population, en sorte que la guerre ne sera bientôt plus qu'une œuvre de destruction générale et sans merci.

Le Comité International de la Croix-Rouge à Genève a l'honneur d'inviter la Croix-Rouge.………. à se faire représenter à une Conférence des Croix-Rouges de tous les pays belligérants, ainsi que des pays neutres d'Europe, qui se tiendra à Genève le 30 avril 1918 et jours suivants.

Au mois de février dernier, nous avions l'honneur de vous inviter à faire représenter votre Société à une Conférence des Croix-Rouges de tous les pays belligérants, ainsi que des pays neutres d'Europe, qui devait se réunir à Genève le 30 avril 1918.

Cette initiative, que nous avions prise en novembre 1917, à l'instigation d'un correspondant italien, a dû être abandonnée, en raison des difficultés que les circonstances actuelles apportaient à sa réalisation. Cette tentative rentrait directement dans la mission générale qui est l'apanage du Comité International: faire connaître aux autres Sociétés ce que l'une d'elles a pu réaliser de mieux dans un domaine, afin d'en faire bénéficier le plus grand nombre de malades et de blessés

Du 1er janvier au 31 mars 1918, de nouveaux Etats ne sont pas entrés en guerre — il reste si peu de neutres en Europe! La République Argentine, qui avait rompu les relations diplomatiques avec l'Allemagne en automne 1917, a paru vouloir participer activement à la guerre. Les quotidiens l'avaient même formellement annoncé, mais l'information a été démentie. La nouvelle était donc au moins prématurée.

Nous mentionnons sous cette rubrique tout les faits importants qui parviennent à la connaissance de notre Agence et qui concernent les prisonniers de guerre. En bonne logique ils mériteraient un autre classement sous des rubriques différentes; mais leur dispersion dans les divers chapitres consacrés aux pays en guerre amènerait, ce nous semble, une dissémination fâcheuse et quelque confusion dans les recherches. Or, sans avoir la prétention immodeste d'écrire l'histoire du prisonnier dans cette gigantesque guerre, nous ambitionnons de lui apporter la contribution des données principales dont nous sommes informés.

En raison du fait que c'est le texte officiel en français que nous publions, c'est sous la rubrique France qu'on trouvera cette convention concernant les prisonniers de guerre, conclue à Berne en décembre 1917, et enfin ratifiée par les deux gouvernements.

Nous venons de recevoir le texte officiel, en allemand aussi, du Département Politique suisse.

Une délégation de la Croix-Rouge allemande, composée du Général Pfuel, président, et du Dr Kimmle, secrétaire général, s'est rendue à Vienne à la fin de novembre 1917, pour rendre visite à la Croix-Rouge autrichienne.

Les délégués de la Croix-Rouge allemande furent reçus en audience par l'Archiduc Franz Salvator. Ils visitèrent plusieurs institutions de la Croix-Rouge autrichienne, notamment le dépôt du Prater, dont le commandant, Baron de Lichterstern leur fit les honneurs, les installations de bains et de désinfection pour les soldats revenant de contrées en proie à des épidémies. Les visiteurs exprimèrent leur admiration de ce que l'on n'y apercevait rien des difficultés et restrictions imposées par la guerre. On leur montra aussi les laboratoires mobiles pour maladies contagieuses, les nouvelles installations modèles pour la lutte contre la tuberculose, etc.

L'organe social Das Rote Kreuz donne, d'après un journal de Sofia, les détails suivants sur le rôle que remplit dans cette ville la mission sanitaire qui y a été envoyée par la Croix-Rouge autrichienne déjà à la fin de 1915.

Cette mission est divisée en trois branches d'activité. Un premier détachement travaille dans l'hôpital Gladstone, lequel peut contenir 900 lits et est pourvu des installations chirurgicales les plus modernes. Des soins spéciaux sont donnés aux invalides; des ateliers de prothèse fournissent les mutilés d'appareils, tels que le dernier développement de la science moderne dans ce domaine les conçoit. L'organisation et le fonctionnement de ces ateliers, perfectionnés jusque dans leurs moindres détails, constitue une des curiosités de Sofia, et continuera après la guerre à rendre d'immenses services aux invalides. Déjà 5,387 blessés y ont été traités. Les installations sanitaires de cet hôpital en font aussi un des plus modernes et des mieux outillés.

Le rapport du Gemeinsames Centralnachweisebureau pour l'année 1917, qui porte le no 4, vient de paraître. Les grandes lignes du travail sont restées les mêmes, aussi nous référons-nous sur ce point au compte rendu de l'année 1916, que nous avons publié en 1917.

Nous avons publié déjà, en avril 1917, un tableau de l'activité de la Croix-Rouge Bulgare pendant les années 1915 et 1916. Le compte-rendu qui suit embrasse les trois premières années. Quelques-uns des faits signalés se superposent à ceux du premier résumé. Les lecteurs voudront bien excuser les redites qui pourront en résulter.

« La Croix-Rouge Danoise a fondé, dès longtemps, un comité d'assistance pour les prisonniers de guerre russes. A cet effet elle a ouvert, avec l'assentiment du Gouvernement allemand, un bureau à Berlin.

«Fort des résultats obtenus en Allemagne, M. le ministre d'Angleterre, à Copenhague, a vivement encouragé la Croix-Rouge Danoise, en juillet 1917 (après la rupture avec les Etats-Unis) à étendre son œuvre aux prisonniers alliés. Les délégués ont obtenu facilement l'autorisation de visiter un grand nombre de camps de prisonniers français et anglais. Leur activité était cependant limitée aux besoins intellectuels des prisonniers, et avait pour objet de leur fournir des livres de toutes espèces.

La Croix-Rouge Danoise avait été chargée par la Conférence tenue à Copenhague, du 15 octobre au 2 novembre 1917, de rédiger un manuel des dispositions relatives aux prisonniers de guerre, contenues d'une part dans les Conventions de Genève de 1906 et de La Haye de 1907, signées par tous les Etats, d'autre part dans les accords restreints intervenus à Stockholm en 1916 et à Copenhague en 1917, entre les puissances belligérantes d'Allemagne, d'Autriche, de Russie, de Turquie et de Roumanie.

L'assemblée générale annuelle s'est limitée cette année à liquider les affaires administratives et n'a réuni que les délégués de quelques sections, en raison de l'encombrement des trains, de l'affluence et de l'activité qui régnent à Washington.

Lors du grand effort fait aux Etats-Unis en vue de constituer un fonds de la Croix-Rouge, la province de l'Alaska répondit spontanément et avec tant d'enthousiasme qu'on pensa qu'il valait la peine d'y envoyer un membre de la direction de la Croix-Rouge pour y organiser l'œuvre.

Le décès subit du distingué Président de la Croix-Rouge Française, survenu le 8 février 1917, nous a plongés dans la consternation.

Lorsque nous annoncions, à la suite de la mort du Marquis de Vogüé, sa nomination au poste de président de la Croix-Rouge française et de la Commission des prisonniers, nous nous exprimions ainsi: « Nous saluons avec une satisfaction particulière cette double nomination, en raison des excellentes relations que nous avons toujours entretenues avec l'éminent jurisconsulte qu'est M. L. Renault, et de la certitude de voir le distingué rédacteur de la Convention de Genève de 1906 comprendre le rôle du Comité International et l'appuyer dans sa tâche, comme savait si bien le faire en toute occasion et en parfaite connaissance de cause son regretté prédécesseur. Nous exprimons à M. L. Renault nos vœux les plus sentis en vue de l'accomplissement de la grande têche qu'il a assumée.»

A l'assemblée générale de la Société française, tenue le 22 juillet 1917, M. le Secrétaire général de Valence a présenté un rapport embrassant la période d'activité sociale de 1914 à 1917. Ce tableau de l'œuvre accomplie a paru récemment sous la forme d'un grand ouvrage abondamment illustré. Le tome I est consacré à la tâche exécutée à Paris et dans la banlieue. Le second volume décrira sans doute l'œuvre en province.

Le Sous-secrétaire d'Etat au Service de santé avait conçu le projet d'instituer un «Conseil de discipline»; auquel pouvait être déféré d'office ou à la demande de tout intéressé, tout membre de l'assistance volontaire en fonction.

M. le professeur Louis Renault, avec la voix influente qui était la sienne, et qui ne se fera plus entendre soit pour appuyer les initiatives heureuses, soit pour signaler vigoureusement et arrêter les projets dangereux, s'éleva avec force contre cette atteinte à l'autonomie intérieure des sociétés d'assistance. Tout en admettant expressément la subordination de ces sociétés à l'autorité militaire en tout ce qui concerné l'intérêt du blessé, il revendique hautement pour elles le droit de régler elles-mêmes toutes les questions intéressant leur discipline intérieure. Finalement le projet officiel fut abandonné, et ce fut un suprême et signalé service que rendit à la Croix-Rouge Française, et par elle à toute l'institution de la Croix-Rouge, le président éminent dont nous déplorons la perte.