Zehnter Jahresbericht des Deutschen Samariter-Vereins zu Kiel. 1891–1892. — Kiel 1892, 80, 74 p.

Die Aufgaben der Vereine vom Roten Kreuz im Kriege und im Frieden, und ihr Verhältniss zum Deutschen Samariter-Verein, von Friedrich von Esmarch. — Breslau (Eduard Trewendt) 1892. 80, 23 p.

Kriegerheil. Organ der deutschen Vereine vom rothen Kreuz (mensuel), XXVIIe année, 1892, nos 7 à 9. — Berlin, 40.

Das Rothe Kreuz (bi-hebdomadaire), Xe année, 1892, nos 12 à 16. — Berlin, 40.

La Norddeutsche Allgemeine Zeitung a publié, au mois de juin de cette année (3, 4, 5 juin), une étude d'une certaine étendue sur l'organisation de la Croix-Rouge en Allemagne. L'auteur anonyme se proposait de montrer que, tandis que, pendant ces dernières années, l'armée allemande s'est augmentée et renforcée, que l'art de la guerre et les moyens de destruction se sont perfectionnés, l'assistance volontaire n'est point restée en arrière, mais qu'elle a travaillé aussi à se développer, pour demeurer toujours à la hauteur de sa tâche.

Dans une conférence qu'il a donnée à Kiel et qui a été publiée en brochure, M. le professeur von Esmarch a entrepris de tracer un tableau des devoirs des sociétés de la Croix-Rouge, soit en temps de guerre, soit en temps de paix, et d'exposer les rapports qui existent entre ces sociétés et les associations samaritaines. Il commence par faire brièvement l'histoire des origines et du développement de l'œuvre de la Croix-Rouge; il la suit dans toutes les guerres de ce siècle auxquelles elle s'est trouvée mêlée, montrant les bienfaits de son intervention. Il retrace le magnifique développement des sociétés de la Croix-Rouge, qui sont maintenant devenues des parties intégrantes du service sanitaire des armées.

Dix années se sont maintenant écoulées depuis la fondation de la Société allemande des samaritains; dix années pendant lesquelles cette association, qui avait modestement débuté, s'est peu à peu étendue dans toute l'Allemagne et a même propagé son influence dans presque tous les Etats civilisés. Le rapport du Comité sur l'exercice de 1891–1892 nous permet de jeter un coup d'œil en arrière sur le chemin parcouru, et de voir de quelle manière éclatante cette Société a démontré sa vitalité.

Nous avons, au commencement de l'année, signalé et résumé le rapport de M. le Dr Henry Menger sur le lazaret de baraques transportables qui avait été installé au Tempelhof, près de Berlin. Ce rapport a été complété par son auteur, après que l'expérience eut pris fin et alors que l'on pouvait en apprécier les résultats définitifs. Voici, sans entrer dans de nouveaux détails, d'après le Kriegerheil, les conclusions finales du travail de M. le Docteur Menger:

Il ne suffit pas qu'une armée soit bien instruite et disciplinée ni qu'elle soit abondamment pourvue de munitions et de vivres pour être assurée de la victoire. Tout cela est sans doute indispensable, mais à quoi servirait cette armée, si bien aguerrie et approvisionnée fût-elle, si elle entrait en campagne sans que ses chefs eussent soigneusement préparé d'avance un plan de mobilisation et un plan de campagne, qui lui permissent de mettre en œuvre ses qualités? Il en est de même pour l'armée de la Croix-Rouge.

La Société argentine a pu enfin réaliser son désir de posséder un local pour tenir ses réunions et y installer ses bureaux. C'est grâce à la libéralité d'un de ses membres les plus distingués, M. le Dr Gallardo, qu'elle s'est, moyennant une très minime indemnité, établie dans un splendide édifice de la rue Vramonte y san Martino.

L'organisation de la Société bavaroise n'a pas subi de modifications pendant l'année 1891. Le besoin d'une préparation consciencieuse en temps de paix se fait toujours plus vivement sentir. Il a été fait, sous ce rapport, quelques progrès, en ce sens que les colonnes sanitaires se développent d'une manière satisfaisante, grâce à l'appui des comités de cercle et au dévouement du personnel de ces colonnes. Le nombre de celles-ci, qui était de 17 en 1887, s'élevait, à la fin de l'année 1891, à 48. Leur personnel se composait, en novembre 1891, d'environ 2600 volontaires, sur lesquels 800 se sont déclarés prêts à faire un service de trois mois au moins sur le théâtre de la guerre et sont affranchis du service militaire.

Dans le courant de l'année, le Comité a reçu une invitation à prendre part à Leipzig à une « Exposition internationale de la Croix-Rouge, de fournitures d'armée, de matériel d'alimentation populaire, etc. » Comme nous n'avions point ici de matériel à exposer offrant quelque intérêt général, le Comité n'a pas cru devoir se rendre à cette invitation et se contentera d'en étudier les résultats lors- qu'on en publiera le rapport.

Un article paru dans le Journal of the American medical Association (30 avril 1892), et publié en brochure, annonce qu'il s'est formé à Chicago, parmi les chirurgiens de la garde nationale, une association qui, dès ses débuts, compte 200 membres. Son but est de former des chirurgiens militaires capables et instruits, en leur donnant l'instruction spéciale qui leur est nécessaire. Les fondateurs de cette association espèrent qu'il s'en formera de semblables dans chaque Etat, et qu'elles s'affilieront de manière à former une Association nationale des chirurgiens militaires.

Les travaux de la Société française pendant l'exercice 1891–1892, comme les années précédentes, ont été consacrés, pour le passé, à secourir les victimes de la guerre de 1870 et des expéditions coloniales; pour l'avenir, à pourvoir à la préparation des infirmeries de gare, des hôpitaux sédentaires ou mobiles, à la formation de son personnel, au développement de son matériel, à l'extension de son organisation régionale, enfin à l'accroissement de ses ressources financières.

Le Comité départemental d'Indre-et-Loire, de fondation relativement récente puisqu'il n'existe que depuis cinq ans, étend aujourd'hui le réseau de ses groupes affiliés dans toute la Touraine et sa popularité va sans cesse en augmentant. L'un des sous-comités, qui lui devait son existence, celui de Chinon, s'est séparé de lui pour former un comité indépendant.

C'est toujours l'organisation des infirmeries de gare et la préparation des hôpitaux auxiliaires qui paraît être la préoccupation prédominante des Comités départementaux français. Le Comité du Loiret a, pour sa part, trois infirmeries de gare à installer dans son département: à Montargis, à Orléans et aux Aubrais. Les deux dernières sont prêtes à fonctionner. Le matériel existe dans le dépôt et le personnel est assuré. En vue de la création des hôpitaux auxiliaires permanents, le Comité peut compter sur 500 lits offerts par les communautés religieuses et les particuliers. Mgr. l'évêque a mis le grand séminaire d'Orléans à la disposition du Comité pour y recevoir des blessés. On espère pouvoir installer encore deux hôpitaux auxiliaires dans les écoles normales supérieures de garçons et de filles.

« Le Conseil d'Etat vient d'adopter un projet de décret qui règle le fonctionnement; des sociétés d'assistance aux blessés. Il en est trois, en France, toutes reconnues d'utilité publique: la Société française de secours aux blessés, l'Union des femmes de France et l'Association des dames françaises. Le décret les autorise à prêter leur concours, en temps de guerre, au service de santé des armées de terre et de mer et les place, à cet effet, sous l'autorité du commandement et des directeurs du service de santé.

Le numéro d'août de l'United Service Journal renferme une communication faite à la Royal United Service Institution, à Londres, le 10 juin dernier, par M. John Furley, sur l'Œuvre des ambulances et son matériel en temps de guerre.

L'assemblée, fort imposante, était présidée par sir Thomas Crawford, ex-directeur général du département médical de l'armée.

Les préparatifs de la Conférence internationale de Rome n'ont nullement détourné, en 1891, la Croix-Rouge italienne de ses travaux habituels; elle a continué à se développer normalement pendant cette année, ainsi qu'en témoigne le rapport de son président, présenté à l'assemblée générale du 31 mai 1892.

Depuis l'impression de notre dernier Bulletin, le Comité central italien a publié, au sujet du concours dont nous avons parlé (p. 173), un document très complet que nous devons mettre sous les yeux de nos lecteurs. Nous le reproduisons en entier, quoique plusieurs des indications qu'il contient se trouvent déjà dans notre précédente livraison.

Pendant l'année 1892, le Comité central italien, ainsi qu'il l'avait fait dans les années précédentes, a entrepris des exercices pratiques avec quelques-uns de ses trains-hôpitaux et de ses hôpitaux de guerre et de montagne à cinquante lits.

Le train-hôpital no 11 a été aménagé par le sous-comité régional de Naples, et un cours d'instruction a été donné à la gare par le directeur du train, M. le chevalier Aimé Martorelli, les 9, 10 et 11 juin, aux chefs d'atelier des chemins de fer, pour la transformation des trains ordinaires en trains-hôpitaux, et les 12 et 13 du même mois, au personnel de la Croix-Rouge, pour lui enseigner la manière de charger et de décharger les blessés.

Les études sur les effets des nouvelles armes à feu de petit calibre se succèdent rapidement dans tous les pays et continuent à faire l'objet des préoccupations des médecins, comme celles des militaires. Chaque fois qu'un nouveau travail est publié sur ce sujet, on constate combien seront épouvantables les conséquences d'une guerre entreprise à l'aide de moyens de destruction aussi perfectionnés. La Suisse n'est point restée en arrière sous le rapport des perfectionnements apportés à l'armement de ses troupes.