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Published online by Cambridge University Press: 05 May 2010
Dans le troisième paragraphe de la troisième section de la Grundlegung, Kant dénonce une «espèce de cercle dont, à ce qu'il semble, il n'y a pas moyen de sortir» (450, 18–19, 187). Indispensable à l'interprète de cette section, l'identification de ce cercle s'annonce cependant difficile. En effet, l'objet du débat, la justification de l'éthique, suggère déjà des cercles possibles. On n'évitera donc d'en prêter trop rapidement, par respect ou par vanité, la dénonciation à Kant qu'en s'accrochant à ses ipsissima verba: «Nous nous supposons libres dans l'ordre des causes efficientes afin de nous concevoir dans l'ordre des fins sous (unter) des lois morales, et nous nous concevons ensuite soumis (unterworfen) à ces lois parce que nous nous sommes attribué (beigelegt haben) la liberté de la volonté» (450, 19–23, 187).
1 Je cite Kant d'après l' Akademie Ausgabe (A.A.), à l'exception de la Critique de la raison p lire queje cite d'après la première (A) et/ou la seconde (B) édition. Pour ne pas multiplier les notes, j'indique toujours à l'intérieur du texte d'abord la page, ensuite la ou les lignes pertinentes de la Grundlegung (A.A.: IV), suivies de la page correspondante de la traduction Delbos (édition de 1971). Je ne suis pas toujours fidèle cependant à cette remarquable traduction. Je me permets aussi parfois de souligner là ou Kant ne souligne pas.
2 Paton, H. J., The Categorical Imperative: A Study in Kant's Moral Philosophy (Philadelphia: University of Pennsylvania Press, 1971), 224–226.Google Scholar
3 «Dass diese Vernunft nun Kausalität habe, wenigstens wir uns eine dergleichen an ihr vorstellen …», A547, B575.
4 «Diese Causalität heisst der Wille. Aber in der transcendentalen Philosophie ahstrahirt man mm Willen», A.A., XXIII, 50.Google Scholar
5 «…ist aus den Imperativen klar … Das Sollen …», A547, B575.
6 Voir aussi Kritik der praktischen Vernunft, A.A., V, 82Google Scholar: «Wir stehen unter einer Disciplin der Vernunft…» et 86: «Pflicht! du … grosser Name, der… Unterwerfung verlangt …».
7 Reflexio 5448, A.A., XVIII, 185.Google Scholar
8 A813, B841.
9 A812, B840; Kritik der praktischen Vernunft, A.A., V, 79.Google Scholar
10 A813, B841.
11 A812, B840.
12 A813, B841.
13 A811, B839.
14 Répondre à une question de validité par une découverte d'intérêt approprié constitue pour K. H. Ilting un «reduktiver Fehlschluss». Voir Karl-Heinz Ilting, Dernaturalistiche Fehlschluss bei Kant, dans Rehabilitierung der praktischen Philosophie Bd. 1, Geschichte, Probleme, Aufgaben, herausgegeben von Manfred Riedel (Freiburg, 1972), parexemple 122 et 123. Interdit ou non, ce passage s'effectue aisé ment à la faveur de l'ambiguïté de termes parfois normatifs, parfois descriptifs, tels «verpflichtet» et «genötigt». Voir Manfred Moritz. «Die Probleme der Deduktion des kategorischen Imperativs (Ein Vorbericht)», dans Proceedings of the Third International Kant Congress, ed. Lewis White Beck (Dordrecht-Holland: D. Reidel, 1972)Google Scholar, parexemple 428.
15 On remarquera le «dennoch … unterworfen» (454, 1 et 3. 194) correspondant du paragraphe qui apporte une réponse définitive au problème de la Grundlegung et donc intitulé: «Comment un impératif catégorique est-il possible?»
16 Voir aussi 413, 31, 124; 449, 16, 185; 459, 36, 204.
17 Dans son compte-rendu (1786) de la Grundlegung reproduit dans Materialien zu Kants «Kritik der praktischen Vernunft», herausgegeben von Rüdiger Bittner und Konrad Cramer (Frankfurt am Main: Suhrkamp Verlag, 1975). Voir 159.
18 Guéroult, Martial, «Canon de la raison pure et Critique de la raison pratique», Revue internationale de philosophie (1954), 349.Google Scholar
19 Voir là-dessus Pierre Laberge, «Du passage de la philosophie morale populaire à la métaphysique des moeurs», Kant-Studien (1980)Google Scholar, surtout 431–441.
20 Je ne connais rien de mieux sur le sentiment du respect que, du très regretté Louis Guillermit, «La «Critique de la raison pratique» et les deux autres «Critiques»», dans Actes du Congrès d'Ottawa sur Kant dans les traditions anglo-américaine et continentale, éd. P. Laberge, F. Duchesneauet B. E. Morrisey (Ottawa: Editions de l'Université d'Ottawa, 1976), 110 à 123.
21 Dieter Henrich, «Die Deduktion des Sittengesetzes. Ueber die Gründe der Dunkelheit des letzten Abschnittes von Kants «Grundlegung zur Metaphysik der Sitten»» dans Denken im Schatten des Nihilismus, Weischedel-Festschrift, herausgegeben von Al-exander Schwan (Darmstadt: Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1975), par exemple 70–71.
22 Il faut signaler aussi un article récent de McCarthy, M. H., «Kant's Rejection of the Argument of Groundwork III», Kant-Studien (1982), 169–190.Google Scholar
