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Kant et le « problème de Hume »

Published online by Cambridge University Press:  05 May 2010

Denis Sauvé
Affiliation:
Collège de Sherbrooke

Extract

H.J. Paton, dans Kant's Metaphysic of Experience, décrit de la façon suivante la doctrine kantienne de la causalité: «… la relation de cause ` effet, si on examine un exemple concret, n'est pas quelque chose d'intelligible a priori. Kant en ceci est d'accord avec Hume. Nous pouvons découvrir la cause d'un certain effet donné, ou bien l'effet d'une cause donnée, mais seulement au moyen de l'expérience. Notre connaissance a priori de la relation causale, d'autre part, ne dit rien de plus que ceci: tout ce qui se produit doit avoir une cause ». D'après l'interprétation classique, défendue ici par Paton, Kant et Hume ne s'opposent que sur le second point: le principe «tout événement doit avoir une cause » est un énoncé a priori pour Kant, mais a posteriori pour Hume. Cette interprétation est plausible puisqu'elle s'accorde, à première vue du moins, avec un certain nombre de textes de la première Critique. D'autre part, elle résume bien, dans le débat qui oppose Kant à Hume, les positions respectives des deux philosophes. Or je propose dans ce qui suit une révision qui porte sur le premier point. Pour débuter, je vais rappeler, àl'aide de quelques citations de Kant, en quoi consiste de façon plus précise cette interprétation (I). Ensuite, à la lumière d'un autre groupe de textes, dont les commentateurs n'ont pas suffisamment tenu compte jusqu'ici, je défendrai une interprétation différente (II et III).

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1980

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References

NOTES

1 Kant's Metaphysic of Experience (Londres, 1936), tome II, p. 283Google Scholar. Pour un exemple plus récent, cf. Beck, L.W., Essays on Kant and Hume (New Haven et Londres, 1978), pp. 111129Google Scholar. Beck ecrit entre autres: « Kant makes no claim that we discover by reason, or know a priori, the connection of any specific cause with a specific effect and understand its necessity » (p. 127).

2 Traité de la nature humaine, trad, de Leroy, A. (Paris, 1946), tome I, p. 150Google Scholar.

3 Critique de la raison pure, trad, de Tremesaygues, A. et Pacaud, B. (Paris, 1971), p. 33Google Scholar (B 4–5) [La pagination de l'édition originale, pour les oeuvres de Kant, est donnée entre parenthèses. Les lettres A et B signalent la première et la deuxième édition de la première Critique].

4 CR..P., 182 (A 189).

5 Cf. par exemple les remarques de Wilkerson, T.E., Kant's Critique of Pure Reason (Oxford, 1976), p. 79Google Scholar, et de Strawson, P.F., The Bounds of Sense (Londres, 1966), p. 133 et suivGoogle Scholar.

6 Traité (I), 155.

7 Le principe de continuité en est un autre exemple; il « interdit dans la série des phénomènes (des changements) tout saut (in mundo non datur saltus) » (C.R.P., 209 (A 228–229 = B281)).

8 Là-dessus, cf. Bennett, J., « Analytic-Synthetic », Proceedings of the Aristotelian Society, vol. 59, pp. 163188CrossRefGoogle Scholar.

9 C.R.P., 176 (A 179 = B 222).

10 Ibid., 176 (A 180 = B 222).

11 Ibid., 522 (A 765–766 = B 793–794).

12 Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Gibelin, J. (Paris, 1968), p. 10 (257)Google Scholar

13 Prolégomènes, 82–83 (310–311).

14 C.R.P., 208 (A 227 = B 280).

15 Traité (I), 147.

16 Cf. ibid., 146–147.

17 Ibid., 149.

18 Ibid., 161.

19 Ibid., 249.

20 Ibid., 163.

21 Ibid., 166.

22 Enquête sur l' entendement humain, trad, de Leroy, A. (Paris, 1957), p. 123Google Scholar.

23 Traité (I), 253.

24 Ibid., 161.

25 C.R.P., 199 (A 217 = B264).

26 Prolégomènes, 36 (277).

27 C.R.P., 208 (A 227 = B 279).

28 Traité (I), 163.

29 Ibid., 164.

30 C.R.P., 33 (B4–5).

31 Ibid., 126 (A 112).

32 Ibid., 174 (B 219).

33 Prolégomènes, 10 (257).

34 C.R.P., 208 (A 228 = B 280).

35 Prolégomènes, 41 (280).

36 C.R.P., 493 (A713 = 8741).

37 Prolégomènes, 11–12(258–259).

38 C.R.P., 104 (A91–92 = B 124).

39 Ibid., 145 (B 168).

40 Ibid., 33 (B5).

41 Critique de la raisonpratique, trad. Gibelin, J. (Paris, 1965), p. 64 (89)Google Scholar.

42 C.R.P., 126 (A 112).

43 Ibid., 33–34 (B5).

44 Ibid., 104 (A91 = B 123).

45 Ibid., 104 (A91 = B 123–124).

46 Cf. ibid., 106 (B 127).

47 Ibid., 141 (B 163).

48 Ibid., 140 (A 125).

49 Ibid., 106 (B 127).

50 Prolégomènes, 86(313).

51 Ibid., 86 (313).

52 Ibid., 86 (313).

53 Critique de la raison pratique, 66–67 (93).

54 Ibid., 66 (92).

55 C.R.P., 208 (A 227 = B 279–280).

56 Ibid., 104 (A 91 = B 124).

57 Ibid., 104 (A91 = B 124).

58 Critique de la raison pratique, 66 (92).

59 Cf. Prauss, G., Erscheinung bei Kant. Ein Problem der Kritik derreinen Vernunft, (Berlin, 1971)CrossRefGoogle Scholar.

60 C.R.P., 126 (112).

61 Ibid., 145 (B 168). Le seul auteur, à ma connaissance, qui prend cette idée de nécessité a priori au sérieux dans une tentative de reconstruction de l'argument de la déduction des catégories est R.P. Wolff; cf. son commentaire de l'Analytique transcendantale, Kant's Theory of Mental Activity (Harvard, 1963)Google Scholar. J'ai repris cette idée, mais avec des résultats assez différents des siens, dans une thèse sur le problème de la déduction intitulée Nécessité et causalité (université de Paris-IV).