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GALIEN, AL-RĀZĪ, ET L’ÉTERNITÉ DU MONDE. LES FRAGMENTS DU TRAITÉ SUR LA DÉMONSTRATION, IV, DANS LES DOUTES SUR GALIEN

Published online by Cambridge University Press:  31 July 2015

Pauline Koetschet*
Affiliation:
Aix-Marseille Université, CNRS, TDMAM UMR 7297 5, rue du château de l'horloge, 13094 Aix-en-Provence, France

Abstract

This article aims to reconstruct part of Book IV of Galen's lost treatise On Demonstration. This reconstruction is based on testimonies transmitted by Abū Bakr al-Rāzī (d. 925) in the Doubts About Galen, as well as on a source that until now has never been studied, namely the Solution to the Doubts About Galen of Abū al-ʿAlāʾ ibn Zuhr (d. 1131). This paper argues that, in Book IV, Galen maintains that no one can reach any certain conclusion regarding the eternity of the world, and that he consequently criticizes Aristotle's treatment of the subject in On the Heavens. Galen approves only of one of the arguments used by Aristotle in On the Heavens I, 3 (270b12–17), because it is based on empirical evidence. Al-Rāzī focuses on Galen's commentary on this passage. Our hypothesized reconstruction resolves some of the contradictions between the fragments of Book IV that are transmitted in al-Rāzī's report and Philoponus’ Against Proclus On the Eternity of the World. Finally, this article shows that al-Rāzī's interest in this passage from On Demonstration can be explained with reference to his own philosophical-theological goals. As my examination will make clear, al-Rāzī objects to Galen's arguments because he considers that Galen's teleology is based on a framework where the world is eternal (although Galen does not state this view explicitly), and that this framework does not allow Galen to understand that theodicy is prior to both cosmology and biology.

Résumé

Cet article se propose de reconstruire une partie du livre IV du traité perdu Sur la démonstration de Galien à partir des témoignages transmis par Abū Bakr al-Rāzī (m. 925) dans les Doutes sur Galien, et d'une source encore jamais exploitée, la Solution aux Doutes sur Galien de Abū al-ʿAlāʾ ibn Zuhr (m. 1131). L'hypothèse à laquelle nous sommes parvenue est que, dans le livre IV, Galien revient sur le caractère indécidable de la question de l’éternité du monde, et critique la démonstration donnée par Aristote dans le traité Du Ciel, I. Seul un des arguments d'Aristote, qui occupe le court passage I, 3, 270b12–17, lui semble pouvoir être sauvé, car il est fondé sur des indications empiriques. C'est sur ce passage que se concentre al-Rāzī. Cette reconstruction permet de réduire les contradictions entre les fragments du livre IV transmis par Philopon dans Contre Proclus sur l’éternité du monde et le compte rendu d'al-Rāzī. Enfin, cet article montre que si al-Rāzī porte autant d'intérêt à ce passage chez Galien, ce n'est pas seulement à des fins polémiques, mais afin de servir ses propres objectifs philosophico-théologiques. Les objections d'al-Rāzī montrent qu'il considère que la téléologie galénique est adossée à un arrière-fond éternaliste qui ne lui permet pas de reconnaître la primauté de la théodicée pour la cosmologie comme pour la biologie.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Cambridge University Press 2015 

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References

1 Galien, Sur l'ordre de ses propres livres, éd. et trad. Véronique Boudon-Millot (Paris, 2007), p. 91.

2 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Téhéran, Maǧlis 3821, f. 151a. Les Doutes sur Galien sont conservés de manière complète dans trois manuscrits: Téhéran, Maǧlis 3821 (150b–185b, 1006 Hégire), Bagdatlı Vehbi 1488/26 (231b–248a, 1058 Hégire), Téhéran, Malik 4573 (15 folios, 1086 Hégire). Nous reprenons ici la datation établie par Fuat Sezgin dans son ouvrage Geschichte der Arabischen Schrifttums (Leyde, 1970), vol. III, p. 77. D'après notre étude, ces trois manuscrits dérivent tous de la même source. Le texte a fait l'objet de deux éditions, l'une par Mahdī Muḥaqqiq (Téhéran, 1993), l'autre par Muṣṭafā Labīb (Le Caire, 2005).

3 Pour les témoignages et les fragments grecs, von Müller, voir Ivan, “Über Galens Werk vom Wissenschaftlichen Beweis”, Abh. Bayer. Ak. d. Wiss. München, 20 (1895): 403–78Google Scholar. Pour une discussion de ces fragments et témoignages, voir Riccardo Chiaradonna, “Le traité de Galien Sur la démonstration et sa postérité tardo-antique”, dans Riccardo Chiaradonna et Franco Trabattoni (éds), Physis and Philosophy of Nature in Greek Neoplatonism, Philosophia Antiqua 115 (Leyde, 2009), pp. 43–77, et Havrda, Matyàš, “Galenus Christianus? The doctrine of demonstration in Stromata VIII and the question of its source’, Vigiliae Christianae, 65 (2011): 343–75CrossRefGoogle Scholar.”

4 Ibn Buḫtišūʿ, Épître sur les relations entre la médecine et les affects de l’âme, éd. Félix Klein-Franke (Beyrouth, 1986), p. 48.

5 Nous avons d'abord obtenu une copie de ce texte auprès du Centre des manuscrits arabes au Caire. Nous remercions Reza Pourjavady qui nous a ensuite transmis une autre copie du même manuscrit, copie conservée à l'université de Téhéran sous la référence Danišgah 3269. Il s'agit d'une copie du manuscrit MS Riḍawī 13997, conservé à la bibliothèque Āstān Quds Riḍawī à Mašhad (voir le Catalogue des manuscrits de la bibliothèque Āstān Quds Riḍawī, vol. 19, éd. Mašhad, pp. 167–71). Malheureusement, le manuscrit est incomplet, et le colophon est manquant. Ṣalāḥ al-Dīn al-Munaǧǧid cite un autre manuscrit, conservé à la bibliothèque al-ʿAbdaliyya à Tunis (2867/1), et connu sous le titre Kitābu al-Tabyīni fī Qatʿi al-Šakki li-al-yaqīni intiṣāran li-Ǧālīnūs ʿan al-Šukūki al-mansūbati li-Abī Bakr al-Rāzī (voir Ṣalāḥ al-Dīn al-Munaǧǧid, Maṣādir ǧadīda ʿan taʾrīḫ al-ṭibb ʿinda al-ʿarab”, Maǧalla Maʿhad al-Maḫṭūṭāt al-ʿarabiyya, 5, 2 (1959): 229348Google Scholar, p. 259. Mais nos recherches auprès de la bibliothèque al-ʿAbdaliyya, désormais partie de la Bibliothèque nationale de Tunis, se sont avérées vaines pour l'instant.

6 Manfred Ullmann, Die Medizin im Islam (Leyde, 1970), p. 68.

7 Cette réponse n'a notamment pas été utilisée par les deux éditeurs des Doutes sur Galien. Pourtant, elle représente une source additionnelle aux trois manuscrits des Doutes sur Galien encore disponibles, car les passages des Doutes sur Galien qu'elle transmet semblent dériver d'une autre source que ces trois manuscrits.

8 Litt: “le quatrième livre de la Logique”.

9 Gotthelf Bergsträsser, Épître sur ce qui a été traduit (Leipzig, 1925), n° 115. Toutes les traductions sont nôtres, sauf mention différente.

10 Voir Riccardo Chiaradonna, “Galen's lost treatise On Demonstration. Attempt at a reconstruction” (conférence donnée à Berlin le 28 mars 2012).

11 Voir par exemple Sur ses propres opinions, éd. Véronique Boudon et Antoine Pietrobelli, dans Galien ressuscité: édition princeps du texte grec du De propriis placitis”, Revue des études grecques, 118 (2005): 168213CrossRefGoogle Scholar, pp. 172, 31–173, 2, p. 172, 22–26, Sur les opinions d'Hippocrate et de Platon, Kühn V. 766 (éd. Phillip De Lacy 1978–1984, p. 576). Sur ces questions indécidables, voir l'article de Jim Hankinson, “Galen on the limitations of knowledge”, dans Christopher Gill, Tim Whitmarsh et John Wilkins (éds), Galen and the World of Knowledge (Cambridge, 2009), pp. 228–31.

12 Sur la formule platonicienne “image mobile de l’éternité”, et ce célèbre passage du Timée, voir Rémi Brague, Du temps chez Platon et Aristote (Paris, 2003), pp. 27–31, et pp. 43 sq.

13 Galien, Galeni Compendium Timaei Platonis, éd. Paul Kraus et Richard Walzer (Londres, 1951), pp. 4–5.

14 Galien, Sur le marasme, Kühn VII, 671: οὐκ οὖν οὐδὲ τοῦτο θαυμαστόν ἐστιν ὅσον ἐπὶ τῷ λόγῳ. τὸ γὰρ ὅτι τὸ γεννητὸν πᾶν φθαρήσεται πάντως οὔτ’ ἐπιστημονικὴν οὔτ’ ἀναγκαίαν ἔχει τὴν ἀκολουθίαν, ἀλλ’ ἄχρι τοῦ πιθανοῦ προϊοῦσαν, ὡς ἐν τῷ περὶ ἀποδείξεως ἀποδέδεικται. Trad. angl. Theoharides, Theoharis C., dans “Galen on Marasmus”, Journal for the History of Medicine and Allied Sciences, 26 (1971): 369–90, p. 374CrossRefGoogle ScholarPubMed. Sur la notion de πιθανόν chez Galien, voir Riccardo Chiaradonna, “Galen and what is persuasive (Pithanon) and what approximates to truth”, dans Peter Adamson, Rotraud Hansberger, James Wilberding (éds), Philosophical Themes in Galen, Supplement to the Bulletin of the Institute of Classical Studies (Londres, 2014), pp. 61–88.

15 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 151a, 18–151b, 1 (éd. Muḥaqqiq, p. 3, 18–21).

16 Charles Burnett, “Encounters with Rāzī the Philosopher: Constantine the African, Petrus Alfonsi and Ramón Martí”, dans José María Soto Rábanos (éd.), Pensamiento hispano medieval: Homenaje a Horacio Santiago-Otero (Madrid, 1998), pp. 973–92.

17 Voir Boudon et Pietrobelli, “Galien ressuscité”, p. 172, 31–33.

18 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 151b, 2–3 (éd. Muḥaqqiq, p. 3, 22–4, 1).

19 Galien, Sur l'expérience médicale, éd. Richard Walzer (Londres, 1944), p. 47; trad. fr. Pierre Pellegrin, Catherine Dalimier et Jean-Pierre Levet, dans Galien, Traités philosophiques et logiques (Paris, 1998), pp. 175–6.

20 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 152 b, 11 (éd. Muḥaqqiq, p. 6, 21).

21 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 151 b, 3–4 (éd. Muḥaqqiq, p. 4, 1–2).

22 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 151b, 6–7 (éd. Muḥaqqiq, p. 4, 5–6).

23 Par exemple, Sur les opinions d'Hippocrate et de Platon, Kühn V, 766 (De Lacy 1978–1984, p. 576); Sur le diagnostic et le traitement des erreurs de l’âme, Kühn V, 98–9.

24 Sur les opinions d'Hippocrate et de Platon, Kühn V, 170 (De Lacy 1978–1984, p. 102). Sur la distinction des différents types de prémisses par Galien dans ce passage, voir Teun Tieleman, Galen and Chrysippus on the Soul. Argument and Refutation in the De Placitis Books II–III (Leyde/New York/Cologne, 1996), pp. 12–23.

25 Aristote, Du Ciel, 270 b12–17, trad. fr. Catherine Dalimier et Pierre Pellegrin (Paris, 2004), p. 89.

26 À savoir la lenteur qui caractérise la détérioration de certaines substances.

27 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 152 a, 5–9 (éd. Muḥaqqiq, p. 5, 8–14).

28 Aristote, Du Ciel, p. 413, n. 20.

29 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 152 a, 9–14 (éd. Muḥaqqiq, p. 5, 14–21).

30 Geoffrey Lloyd a montré que Ptolémée avait déjà mis en cause l'inexactitude des observations astronomiques, qu'il explique par la nature de l'objet mais aussi par les instruments d'optique utilisés (Geoffrey Lloyd, “Observational error in later Greek science”, dans Jonathan Barnes, Jacques Brunschwig, Myles Burnyeat and Malcolm Schofield (éds.), Science and Speculation. Studies in Hellenistic Theory and Practice [Cambridge, 1982], pp. 128–64, pp. 133–4, pp. 136–8). Lloyd montre que Ptolémée, comme d'autres astronomes avant lui, entreprit de réduire et d'encadrer cette marge d'erreur en mettant en œuvre des méthodes du calcul de l'approximation (pp. 152–6). La notion d'approximation demeure centrale dans l'astronomie arabe. Ainsi, dans sa Réfutation de l'astrologie notamment, Avicenne souligne le caractère approché des résultats numériques de l'astronomie. Rashed, Voir Marwan, “Théodicée et approximation: Avicenne”, Arabic Sciences and Philosophy, 10, 2 (2000): 223–57CrossRefGoogle Scholar (surtout pp. 232–3).

31 Ibn al-Nadīm, al-Fihrist, éd. Gustav Flügel (Leipzig, 1871–1872), p. 250; voir l’édition de ʿAbd al-Raḥmān Badawī (Le Caire, 1961), p. 141 pour notre passage (I, 3, 279b12–17).

32 Al-Rāzī, Sur la métaphysique, éd. Paul Kraus (Le Caire, 1939), p. 128.

33 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 152 a, 18–f. 152b, 4 (éd. Muḥaqqiq, p. 6, 5–8).

34 Averroès, Averrois Cordubensis commentum magnum super libro De Celo et mundo Aristotelis, ex recognitione Francis James Carmody † in lucem edidit Rüdiger Arnzen, 2 vols. (Louvain, 2003), t. 1, pp. 44–5, textus 22, ll. 83–91; traduit par Marwan Rashed dans son ouvrage Essentialisme. Alexandre d'Aphrodise entre logique, physique et cosmologie (Berlin/New York, 2007), p. 271.

35 L'ouvrage d'Ibn Riḍwān est cité par Ibn Abī Uṣaybiʿa, Biographie des médecins, éd. August Müller, 2 vols. (Le Caire/Königsberg, 1882), vol. II, p. 104. Ibn Riḍwān lui-même y fait allusion dans son Livre utile sur la manière d'enseigner l'art médical, éd. Kamāl al-Sāmarāʾī (Baghdad, 1986), p. 143.

36 Ibn Abī Uṣaybiʿa, Biographie des médecins, II, 23.

37 Ibn Abī Uṣaybiʿa, Biographie des médecins, II, 212.

38 Ullmann, Die Medizin im Islam (Leyde, 1970), p. 68.

39 Aristote, Du Ciel, 270a14–23.

40 Le terme arabe ici est زينن. Galien fait référence ici à la doctrine stoïcienne de l'embrasement général du monde, que l'on trouve notamment chez Zénon de Cition. Qusṭā ibn Lūqā, dans sa traduction des Placita philosophorum du Ps-Plutarque, écrit زينون (voir Daiber, Aetius arabus. Die Vorsokratiker in Arabischer Überlieferung [Wiesbaden, 1980], p. 106). En revanche Isḥāq ibn Ḥunayn, dans la traduction de la Physique, où il traduit vers l'arabe la version syriaque de son père Ḥunayn, écrit systématiquement زينن. Cela signifie sans doute qu'on trouvait aussi زينن dans la traduction arabe du De Demonstratione, réalisée par Ḥunayn et son école. Dès lors, il fait tout à fait sens que l'on trouve aussi cette graphie dans ce passage d’Abū al-ʿAlāʾ ibn Zuhr, qui s'appuie sur le traité Sur la démonstration. Pour la doxographie, ce passage est important, car très peu de sources attribuent cette théorie à Zénon en particulier, et aucune n'a autant d'autorité que Galien. On trouve ainsi dans les Stoicorum veterum fragmenta Philargyrius ad Verg. Georg. II 336 (SVF I, n° 108) et Tatianus adv. Graec. c 5 (SVF I, n° 109). Chez Stobée, Ecl. I 20, 1 e p. 172.2 W. (= Arii Didymi fr. phys. 36 Diels), il apparaît avec Cléanthe et Chrysippe (SVF I, n° 107, premier paragraphe). Chez Arnobe ad nat. II 9, il apparaît avec Panaetius et Chrysippe (SVF I, n° 107, second paragraphe).

41 Dans ce paragraphe, Galien fait allusion à la doctrine stoïcienne de la transformation des éléments, c'est-à-dire du feu en air, puis en eau, par condensation. Cette transformation est un élément central de la doctrine des éléments de Chrysippe, qu'il décrit par exemple dans son traité Sur la nature (voir par exemple SVF, II, 579). Le feu est l’élément primordial, à partir duquel l'air, l'eau et enfin la terre sont formés, par condensation. Ces trois éléments redeviennent feu, par diffusion et dissolution. Chez Chrysippe, ce schéma initial est appliqué à la naissance de l’être vivant et de l’âme par refroidissement (voir SVF, II, 804–806). L’âme est formée par refroidissement du pneuma selon un processus comparable à la trempe sur le métal. Comme le soleil, qui occupe le rôle de l’âme dans le système du monde, est formé par embrasement et diffusion, il y aurait là une contradiction, soulignée par Plutarque dans son traité Sur les contradictions des Stoïciens (1052f–1053d), si l’âme est censée naître d'un refroidissement et d'une condensation. Galien pourrait se fonder ici sur un passage du traité perdu Sur l’âme de Chrysippe, auquel T. Tieleman suggère d'assigner aussi les fragments connus sur la naissance de l’âme; Tielemann, voir Teun L., “Diogenes of Babylon and Stoic Embryology, Ps. Plutarch, Plac. V 15.4 reconsidered”, Mnemosyne, vol. XLIV, Fasc. 1–2 (1991): 106–25, p. 113, n. 28CrossRefGoogle Scholar. Ainsi, si Abū al-ʿAlāʾ cite bien ici le traité Sur la démonstration – comme nous le pensons –, il s'agirait de la première attestation de cette doctrine pour le monde. Comme l'analogie entre l’âme et le monde est très prégnante dans la doctrine stoïcienne (voir David Hahm, The Origins of Stoic Cosmology [Columbus, 1977], pp. 60–2, p. 64), il y a là un pas que Chrysippe aurait tout à fait pu franchir, quitte à tomber dans les contradictions soulignées par Plutarque.

42 Abū al-ʿAlāʾ ibn Zuhr, Solution aux Doutes sur Galien, MS Riḍawī 13997, f. 3a, 1–12.

43 Voir plus haut n. 41.

44 Abū al-ʿAlāʾ ibn Zuhr, Solution aux Doutes sur Galien, MS Riḍawī 13997, f. 3a, 12–25.

45 Abū al-ʿAlāʾ ibn Zuhr, Solution aux Doutes sur Galien, MS Riḍawī 13997, f. 3b, 9–13.

46 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 178a, 15–18 (éd. Muḥaqqiq, pp. 66, 23–67, 3).

47 Abū al-ʿAlāʾ ibn Zuhr, Solution aux Doutes sur Galien, MS Riḍawī 13997, f. 76b, 16–f. 77a, 9.

48 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 152b, 4–6 (éd. Muḥaqqiq, p. 6, 12–15).

49 Aristote, De la génération et de la corruption, éd. Marwan Rashed (Paris, 2005), p. 77.

50 Voir Marwan Rashed, introduction au traité De la génération et de la corruption, pp. CLXXVI–CLXXIX.

51 Galien, Sur l'utilité des parties, MS Paris 2853, f. 299 b.

52 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 152b, 13–17 (éd. Muḥaqqiq, p. 7, 1–6).

53 Galien, Sur l'utilité des parties, Kühn IV, p. 360.

54 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 161a, 2–4 (éd. Muḥaqqiq, p. 24, 15–18): “Dans le dix-septième livre, Galien aspire à établir que le soleil et les planètes sont des êtres rationnels (aḥyāʾ nāṭiqa), sans pour autant s'approcher d'une démonstration, ni y conduire de manière nécessaire.” Sur ce passage et sur la place de la maladie dans la téléologie galénique, voir Philip van der Eijk, “The place of disease in a teleological world-view: Plato, Aristotle, Galen”, dans Julius Rocca (éd.), Teleology in the Ancient World (Cambridge, sous presse). Je remercie l'auteur de m'avoir transmis cet article avant sa parution.

55 Platon, République VI 508b6–7. Voir Galien, Sur les doctrines d'Hippocrate et de Platon, éd. De Lacy, p. 677.

56 Pietro Donini, “Theia dunamis in Alessandro di Afrodisia”, dans Francesco Romano et Loredana Cardullo (éds.), Dunamis nel neoplatonismo: atti del 2 colloquoi internazionale del centro di ricerca sul neoplatonismo (Florence, 1996), p. 29.

57 Rashed, Essentialisme, pp. 286–7.

58 Il le cite au livre I, 3, de son traité Sur le sperme.

59 Galien, Sur les doctrines d'Hippocrate et de Platon, éd. De Lacy, p. 448, 4–29.

60 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 152b avant-dernière ligne-153a, 9 (éd. Muḥaqqiq, p. 7, 8–22).

61 Voir par exemple al-Rāzī, Œuvres philosophiques, éd. Paul Kraus (Le Caire, 1939), pp. 195–216.

62 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 155b, dern. l (éd. Muḥaqqiq, p. 14, 16–17).

63 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 156a, 8 (éd. Muḥaqqiq, p. 15, 5–6).

64 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 156a, 10 (éd. Muḥaqqiq, p. 15, 7).

65 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 156b, 9–10 (éd. Muḥaqqiq, p. 16, 5–6).

66 Galien, Sur l'utilité des parties, III, 10, Kühn III, 238. MS Paris 2853, fol. 56a, 9 sq.

67 Al-Rāzī, Doutes sur Galien, MS Maǧlis 3821, f. 157a, 5–7 (éd. Muḥaqqiq, p. 17, 9–12).

68 Voir les deux articles consacrés par Marwan Rashed à la théologie razienne: Abū Bakr al-Rāzī et le kalām”, MIDEO, 24 (2000): 3954CrossRefGoogle Scholar; et Abū Bakr al-Rāzī et la prophétie”, MIDEO, 27 (2008): 169–82CrossRefGoogle Scholar.