Hostname: page-component-8448b6f56d-sxzjt Total loading time: 0 Render date: 2024-04-24T05:25:18.626Z Has data issue: false hasContentIssue false

L'infinité divine dans l'Antiquité et au Moyen Âge*

Published online by Cambridge University Press:  13 April 2010

Antoine Côté
Affiliation:
Université d'Ottawa

Extract

Vers la fin des années cinquante, un jeune érudit jésuite publia un article intitulé «Are Apeiria and Aoristia Synonyms?» qui allait être le premier d'une longue série de travaux portant sur une problématique à laquelle il s'attaquait en véritable pionnier: la doctrine de l'infinité divine dans l'Antiquité et au Moyen Âge. Certes, les historiens s'étaient déjà intéressés quelque peu à cette question, mais ils l'avaient fait sans une conscience claire de sa complexité. Force était donc de reprendre la problématique à nouveaux frais. C'est ce que fit Leo Sweeney, qui publiera, sur une carrière de plus de trentecinq ans, une quantité impressionnante d'articles étudiant les conditions de l'émergence de l'infinité divine au Moyen Âge, ainsi que la conception de l'infíni chez les grandes fígures de l'Antiquité et du christianisme médiéval. Ce sont ces articles, dont certains ont fait l'objet de profonds remaniements, et auxquels viennent s'ajouter deux travaux inédits, qu'a réunis l'éditeur Peter Lang dans un ouvrage de près de six cents pages, dont il faut bien dire qu'il constitue une manière d'événement dans le monde des études anciennes et médiévales.

Type
Critical Notices/Études critiques
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1995

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

Notes

1 Dans, The Modern Schoolman, vol. 33 (1956), p. 270279Google Scholar.

2 Ces sigles seront utilisés, soit comme compléments de manière, soit en tant qu'expressionsnominales. Exemple: «Dieu est conçu comme IDI» ou «Proclus ne connaît pas l'IDE».

3 On peut note? des différences, même à l'intérieur d'une même œuvre. En fait, ainsi que Kovach l'a magistralement démontré, Albert n'est pas moins convamcu que Thomas de la nécessité de qualifier Dieu d'être infini par dénomination intrinsèque. Kovach, Voir F., «Infinity of Divine Essence and Power in the Works of St. Albert the Great», dans Albert der Groβe. Seine Zeit, sein Werk, seine Wirkung (Miscellanea Mediaevalia, vol. 14), Berlin et New York, Walter de Grayter, 1981, p.2440Google Scholar.

4 Voir, ci-dessous nos analyses consacrées à ?interprétation sweeneyenne de l'infini chez Grégoire.

5 Nous nous permettons de renvoyer à nos articles «Guerric de Saint-Quentin et le problème de l'infinité divine», à paraître dans Les philosophies morales et politiques au Moyen Âge, Actes du Neuvieme Congrès international de Philosophie médiévale (Ottawa, 1722 août 1992), ainsi que «Guerric de Saint-Quentin et l'infinité de l'essence divine», dans un prochain numéro des Recherches de théologie ancienne et médiévaleGoogle Scholar.

6 Ennéades, V,5, ll, lig. 1–4. Sauf indications contraires, le texte et les traductions de Plotin sont ceux d'É. Bréhier, (Plotin, Paris, Les Belles Lettres, 1954). Les très rares différences entre l'édition Bréhier et celle deGoogle ScholarHenry, et Schwytzer, (Plotini Opera, Paris et Bruxelles, Desclée de Brouwer, 1973), sont signalées en notes.Google Scholar

7 Pour Grégoire, voir ci-dessous, p. 132 et suivantes; pour Jean de Damas, Cf. le fameux passage du De fide orthodoxa, I, chap. 9 (Patrologia graca, 94, 836B).

8 Armand Maurer a déjà critiqué ce postulat et ce, croyons-nous, avec raison. Cf. Maurer, Armand, «The Role of Infinity in the Thought of Francis of Meyronnes», Mediaeval Studies, vol. 33 (1971), p. 207, n. 24CrossRefGoogle Scholar, repris dans Being and Knowing: Studies in Thomas Aquinas and Late Medieval Philosophers, Toronto, Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 1990, p. 339, n. 24Google Scholar.

9 «Infinity in Plotinus», dans Gregorianwn, vol. 38 (1957), p. 515535 et 713–732 (= Divine Infinity, p. 167–222)Google Scholar.

10 Clarke, W. Norris, «Infinity in Plotinus: A Reply», Gregorianum, vol. 40 (1959), p. 7598 etGoogle ScholarSweeney, L., «Plotinus Revisited», Gregorianum, vol. 40 (1959), p. 327331Google Scholar.

11 «Another Interpretation of Enneads, VI, 7,32», The Morern Schoolman, vol. 38 (1961), p. 289304, surtout p. 302, n. 34CrossRefGoogle Scholar.

12 Dans tout ce qui suit, nous réserverons le mot «étant» pour désigner ce que Plotin appelle ôv, et nous utiliserons le terme «être» comme «transcendantal» pour désigner indifféremment l'Un (qui n'est pas étant) et les étants.

13 Ennéades, V, 1, 7, lig. 19–26.

14 Ibid., V, 5, 6, lig. 4–8.

15 Ibid., V, 5, 6, lig. 8–13.

16 Ibid., VI, 8, 9, lig. 34–42. Pour une autre traduction de ce passage ainsi que, de manière générale, toute l'Ennéade VI, 8 on consultera Leroux, Georges, Plotin. Traité sur la libertè et la volonté de l'Un, Ennéade VI, 8 (39), introduction, traduction et commentaire, Paris, Vrin, 1990. En l'occurrence, la traduction de Bréhier nous paraît mieux saisir la teneur p?ilosophique du passage de PlotinGoogle Scholar.

17 Ennéades, VI, 6, 18, lig. 1–12. Bertier, Traduction de J., Brisson, L., Charles, A., Pépin, J., Saffrey, H.-D., A.-Ph. Segonds, Plotin. Traitésurlesnombres (Ennéade VI6[34]), Paris, Vrin, 1980. Nous substituons, à ligne 1, le mot «déterminé» au «limité» des traducteursGoogle Scholar.

18 «Impose-t-il» plutôt que «autorise-t-il» écrivons-nous, caril faut que l'interprétation sweeneyenne de ce passage soit contraignante pour s'imposer face aux nombreux textes qui disent que l'Un est infini.

19 «En l'occurrence» écrivons-nous, car il faut avouer que la terminologie plotinienne est très fluctuante.

20 Traduction de G. Leroux.

21 Quastiones quodlibetales, VII, quest. 1, art. 1, ad 1 (éd. Spiazzi).

22 Super Dionysium de divinis nominibus, chap. l, n.36, éd. Simon, P. (Opera omnia, Editio Coloniensis, t. 37, fasc. 1), Münster, Aschendorff, 1972, p. 20Google Scholar.

23 On peut d'ores et déjà dire qu'il y en a un qui affirme le contraire: «II (= l'Un) possède l'infinité, parce qu'il n'est pas multiple, et parce qu'il n'y a rien pour le limiter. II n'est ni mesurable ni dénombrable, parce qu'il est Un. II n'a donc de limite, ni en autre chose ni en lui-même» (Ennéades, V, 5, ll, lig. 1–4). On ne saurait être plus clair.

24 Voir, outre l'article cité à la note 11, «John Damascene and Divine Infinity», The New Scholasticism, vol. 35 (1961), p. 106, n. 85Google Scholar.

25 Les principaux passages consacrés à Grégoire se trouvent dans la préface (p. xv à xviii) et au chapitre 21 («Gregory of Nyssa on God as Infinite Being»).

26 Grégoire de Nysse, Contemplation sur la vie de Moïse, trad. Jean Daniélou (Sources chrétiennes, vol. 1), p. 143 (= Patrologia grctca, 44,404B).

27 Ibid., p. 143–144 (= Patrologia grœca, 44, 404B).